Intervention du 8 avril: Budget Europe
Monsieur le Président, je vais commencer par une situation dont je vais détourner le sens. "Dès lors que nous ne nous battons plus entre européens et occidentaux, il est absolument normal que s’établisse entre pays occidentaux une solidarité. C’est cela l’Europe, et je crois que cette solidarité doit être organisée. Il s’agit de savoir comment et sous quelle forme. Alors, il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur les réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « Europe, Europe, Europe », mais cela n’aboutit à rien et cela ne signifie rien." Car aujourd’hui, ce que vous nous présentez, c’est bas. La volonté d’être autorité de gestion nous donne un grand pouvoir, contrairement à la période 2007-2013. Mais à grand pouvoir, grandes responsabilités. Quand on est l’une des régions les plus riches d’Europe, on ne peut prétendre obtenir plus que les autres. Tenter de nous vendre que nous pourrions obtenir plus sur la négociation sur la prochaine période est une hérésie, si ce n’est de faire décrocher notre région au point de devenir une région intermédiaire. De Juncker, d’Horizon 2020, rien dans ce budget.
Nous avons un canevas voté par deux assemblées élues au suffrage direct pour l’une et au suffrage indirect pour l’autre. Restons dans le cadre défini du règlement 13-03-2013. Quand on est dans ce cadre, le fléchage vers les communautés marginalisées est indiqué dans le règlement. Or aujourd’hui cette action a disparu du site internet de la Région, sans débat en Commission des affaires européenne. Sans publicité, il ne risque pas de trouver son public. Pas besoin d’invoquer la loi NOTRe aujourd’hui comme vous le faites depuis le début des discussions du budget puisque cette compétence concernant les fonds européens nous appartient. Vous ne pouvez donc pas invoquer la loi NOTRe pour dire que vous réduisez les budgets à destination des communautés marginalisées. Car c’est de cela dont on parle, c’est d’un enfant de dix mois qui est mort il y a quinze jours dans un camp, lors d’un incendie à Lille. C’est dans cette région aussi que c’est produit le refus par un maire de la sépulture à un enfant rom il y a un peu plus d’un an. C’est cela aussi la réalité. C’est la scolarisation des enfants roms, ce sont des infrastructures fixes pour qu’ils puissent avoir une vie digne et normale. Cette disparition et la baisse du budget, sur ce point, résulte d’une volonté politique. Je vous prie de l’assumer.