CP: Agenda “pour une région Île-de-France sans SIDA” : un premier pas encourageant mais non financé

Publié le par François DAMERVAL

Lors de la prochaine séance régionale, Valérie Pécresse soumettra au vote de l’assemblée son agenda “pour une Île-de-France sans SIDA”. En partenariat avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) et le CRIPS, cet agenda emboîte le pas à plusieurs initiatives engagées dans le monde.

L'information, la sensibilisation, la prévention, le dépistage et l’accompagnement des personnes vivant avec le virus sont évoqués dans une série de mesures qui, pour la plupart, ne semblent pas financées à hauteur de l’enjeu.

 

Les déclarations d’intentions pour la mise en place de mesures concrètes pour la lutte contre le VIH/SIDA sont, pour une grande part, dans ce rapport, commente Marie-Odile Bertella Geffroy, Nous regrettons toutefois que les moyens financiers ne soient pas au rendez-vous”.

 

L’ensemble du programme est fléché sur la ligne budgétaire intitulée “Prévention et éducation à la santé”. C’est sur cette ligne dotée de 4,781 Millions d’Euros que sont déjà financés le CRIPS (3,161 M€), l’aide aux mutuelles étudiantes (1 M€), les bourses d’aides à l’installation médicale (0,320 M€) et le Développement de l’eSanté (0,1 M€). Que reste-t-il pour la lutte contre le VIH/SIDA ?

 

Le CRIPS a déjà subi des baisses de subventions depuis 2016 alors que ses missions ont été élargies. Quand on a des objectifs, il faut se donner les moyens de les réaliser, rappelle Pierre Serne. Sans engagements budgétaires clairs, il est difficile d’évaluer la portée opérationnelle de ce dispositif”.

 

Enfin, l’agenda présenté par Valérie Pécresse fait abstraction du rapport ministériel de mars 2017 intitulé “ “Stratégie nationale de santé sexuelle” qui fixe des objectifs en adéquation avec les capacités de la France ; objectifs repris par l’ensemble des structures engagées dans la lutte contre le VIH/SIDA. L’objectif le plus emblématique est le triptyque pour 2020 : 95% de personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 95% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement rétroviral et 95% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement détectable.

 

Il est dommage que la région Île-de-France est en deçà des objectifs et se cantonne aux “90-90-90” de l’ONUSIDA sans s’aligner pas sur les objectifs de la France, regrette François Damerval. Par ailleurs, il n’est fait mention nulle part des publics vulnérables notamment ceux des milieux de la prostitution, des consommateurs de drogue ou encore des publics carcéraux. Nous proposerons des amendements pour permettre à la Présidente de la région d’améliorer son rapport qui, certes, va dans le bon sens mais comporte de nombreux oublis”.

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